C’est aussi une période où le vignoble va être envahit par le Phylloxera : à partir de 1870 les vignes de Charente seront détruites et envahies par ces insectes. Le vignoble de la famille Landreau sera peu impacté du fait de sa situation géographique : en effet, une grande partie des vignes étant en bord de rivière, les inondations récurrentes vont les protéger de l’invasion du Phylloxera.
C’est au début de l’apparition de cette maladie, aux environs de 1870, que le fils de Pierre, nommé Pierre lui aussi, et premier à savoir signer son nom, prend la succession. C’est lui qui construira l’actuelle maison familiale et achètera le premier alambic. Depuis lors La famille Landreau a toujours distillé ses propres eaux de vie.
Lorsque Pierre passe le relais à son fils Emile au début du 20ème siècle la famille Landreau possède environ 2 hectares de vignes ainsi que des champs et des bois. Avec Emile le Domaine va s’agrandir et se moderniser après la première guerre mondiale, jusqu’à s’étendre sur une superficie de 15 hectares de vignes. Il est le premier à posséder son certificat d’étude. C’est aussi lui qui achètera le deuxième alambic en 1930 et le premier tracteur à gazogène en 1951 bien que le travail de la vigne soit toujours assisté des bœufs et des chevaux.
Paul, le fils d’Emile, a 17 ans lorsqu’il commence à travailler sur l’exploitation son certificat d’étude en poche. Echappant aux travaux obligatoires en Allemagne suite à une erreur administrative il développe l’exploitation et achète un troisième alambic plus grand.
De ses 4 enfants c’est Daniel qui intègre le Domaine en 1969 après avoir acquis son bac agricole en 1968, diplôme dès lors obligatoire pour prendre la succession de son père en 1981. Il reprend le domaine en pleine période de crise dans le milieu viticole cognaçais, due aux très fortes baisses des exportations du Cognac. Malgré les difficultés, la vente directe et l’accueil de touristes à la ferme permettent à l’entreprise familiale de rester à flot et Daniel est souvent sur la route pour vendre ses spiritueux aux 4 coins de France.
L’actuel alambic en fonctionnement, que vous pourrez voir lors de la période de distillation entre les mois de novembre et de mars, est celui acquis par Daniel dans les années 70. Aujourd’hui c’est Thomas qui gère le Domaine après avoir accompagné son père de 1998 à 2012. Les animaux ont disparu du travail des vignes, les vendanges se sont mécanisées et la distillerie numérisée.
L’exploitation s’étend désormais sur 27 ha dont 25 d’ugni blanc affecté à la fabrication du Cognac et 60 ares de cabernet sauvignon et de merlot destinés à la fabrication du Pineau des Charentes.